La société française TotalEnergies a approuvé des sanctions ciblées sur les revenus du gaz au Myanmar, un changement qui, selon les militants, pourrait toucher une source importante de financement pour la junte militaire du général Min Aung Hlaing.
Le directeur général du géant français de l’énergie, Patrick Pouyanné, a reconnu son soutien aux sanctions dans un lettre à Human Rights Watch, qui, aux côtés d’autres groupes de défense des droits, fait pression sur la major pétrolière pour qu’elle cesse de payer aux entités contrôlées par la junte birmane.
« Je peux confirmer que notre société a, au cours des derniers mois, eu des échanges avec les autorités françaises et américaines concernant la mise en place de sanctions ciblées sur les flux financiers », écrit Pouyanné dans la lettre publiée jeudi soir par Human Rights Watch.
« Ils sont pleinement conscients que TotalEnergies non seulement se conformera à toute décision de sanction des autorités européennes ou américaines, mais soutiendra également la mise en œuvre de telles sanctions ciblées. »
Les projets de gaz naturel génèrent plus d’un milliard de dollars par an pour la junte du Myanmar, qui a pris le pouvoir à la dirigeante élue Aung San Suu Kyi lors d’un coup d’État l’année dernière et a arrêté ou tué des milliers de personnes lors d’une répression.
Total gère la plate-forme gazière offshore de Yadana au Myanmar et ses pipelines avec la société d’État Myanmar Oil and Gas Enterprise, Chevron et le groupe thaïlandais PTT comme partenaires juniors. Depuis le coup d’État, les groupes énergétiques français et américain ont subi des pressions de la part de groupes de la société civile, de militants étrangers et de certains investisseurs institutionnels au Myanmar pour supprimer les impôts et autres paiements au MOGE.
Total et Chevron ont par le passé résisté à ces efforts, arguant que la retenue à la source pourrait mettre leur personnel local en danger ou perturber les opérations à Yadana, qui fournit du gaz à Yangon, la plus grande ville du Myanmar, et à l’ouest de la Thaïlande.
Chevron et PTT n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires. Human Rights Watch a appelé les États-Unis et la France à parvenir à une position commune sur l’imposition de sanctions.
Depuis le coup d’État, le Myanmar est devenu un champ de mines réputé pour les multinationales qui font des affaires qui les mettent en contact avec le régime militaire. La société de télécommunications norvégienne Telenor peine à quitter le pays depuis plus d’un an.
Vendredi, une personne au courant de l’affaire a confirmé à Reuters rapport que le groupe de télécommunications libanais M1 s’associerait au groupe birman Shwe Byain Phyu pour soumissionner sur les activités de Telenor dans ce pays d’Asie du Sud-Est.
Le groupe soutenu par l’État norvégien a accepté l’année dernière de vendre l’entreprise à M1 pour 105 millions de dollars après avoir subi des pressions du régime pour installer une technologie d’interception des communications. Mais le régime a écarté la vente, exigeant que M1 engage un partenaire local pour soumissionner.
Les chefs militaires du Myanmar ont maintenant approuvé un partenariat entre M1 et Shwe Byain Phyu pour acheter les activités nationales de Telenor, le groupe birman détenant une part majoritaire, selon la personne au courant de l’accord.
Telenor a déclaré qu’elle avait demandé l’approbation réglementaire pour vendre son unité au Myanmar, mais a refusé de commenter davantage ce qu’elle a qualifié de « spéculation ».
Vendredi, les militants qui ont fait pression sur Telenor pour qu’il quitte le Myanmar de manière responsable ont critiqué le partenaire local de M1, Shwe Byain Phyu, dont le président Thein Win Zaw est directeur d’une société qui investit dans les télécommunications appartenant à l’armée Mytel.
Le groupe de défense Justice for Myanmar a exhorté Telenor à suspendre la vente. « Shwe Byain Phyu est un conglomérat avec des liens connus avec l’armée du Myanmar, et M1 a une longue histoire de relations commerciales avec des régimes autoritaires », a déclaré le groupe au Financial Times. « On ne peut pas leur faire confiance pour respecter les droits de l’homme. »
M1 et Shwe Byain Phyu n’ont pas pu être joints pour commenter.
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