Deux nouveaux sondages d’opinion montrent que la chef de l’armée française de droite, Marine Le Pen, réduit l’écart avec le président Emmanuel Macron avant une éventuelle compétition électorale entre eux le mois prochain.
Macron a longtemps été le favori des élections en deux étapes des 10 et 24 avril, sa gestion de la crise diplomatique déclenchée par la guerre en Ukraine étant considérée comme augmentant ses chances.
Deux sondages publiés cette semaine montrent que sa marge estimée de victoire sur Le Pen se réduit fortement à l’approche des élections.
S’ils s’affrontaient au second tour, un sondage du groupe Ifop-Fiducial publié hier indiquait que Macron ne gagnerait que 53% à 47% de Le Pen, qui a obtenu trois points en une semaine.
Pendant ce temps, un sondage réalisé par Ipsos Sopra-Steria a montré que Macron gagnait 56% contre 44%, encore une fois avec Le Pen en tête d’environ trois points dans la semaine.
Les aides de Macron ont cherché à minimiser le changement, un conseiller ayant déclaré aujourd’hui qu’il s’agissait d’une petite correction après une forte augmentation du soutien après l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février.
« Nous savions que cela ne resterait pas élevé », a déclaré le conseiller à l’AFP sous couvert d’anonymat.
Mais le changement de dynamique est exploité par Le Pen et le parti anti-immigration du Rassemblement national, où entre un quart et un tiers des électeurs hésiteraient à voter.
« Je n’ai jamais été aussi près de la victoire », a déclaré Le Pen au journal Le Parisien dans une interview publiée samedi.
Elle s’est moins concentrée sur ses thèmes traditionnels de l’islam et de l’immigration au profit d’une campagne populaire axée sur les problèmes économiques rencontrés par les familles à faible revenu et les classes populaires.
Craintes d’inflation
Macron a largement évité de faire campagne jusqu’à présent, mais lors de sa première tournée publique pour rencontrer les électeurs hier dans la ville orientale de Dijon, il a entendu de nombreuses plaintes concernant l’inflation et la flambée des prix du carburant.
« Ça va… Mettez-vous dans la peau d’une famille française. Ça ne peut plus durer, les gens deviennent fous », lui a confié un vendeur de 46 ans.
Macron a également été contraint de défendre le recours par son gouvernement à des cabinets de conseil externes coûteux tels que McKinsey, basé aux États-Unis, après un rapport très critique du Sénat ce mois-ci.
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L’enquête a révélé que la valeur de ces contrats a plus que doublé entre 2018 et 2021, atteignant plus d’un milliard d’euros l’an dernier, un record.
Macron a nié que son gouvernement ait utilisé plus de conseillers que leurs prédécesseurs, ajoutant qu’une aide supplémentaire était nécessaire au plus fort de la pandémie de Covid-19 lorsque les ministères et les fonctionnaires étaient débordés.
« C’est une question complexe qui touchera ceux qui étaient déjà convaincus que Macron est le ‘président des riches’, mais ce n’est pas une question répandue », a déclaré à l’AFP l’analyste politique de Chevrolet Philippe Moreau, faisant référence à la désignation donnée à Macron, un ancien banquier d’affaires, d’avant ses détracteurs.
« Elles sont beaucoup moins pertinentes que les questions sur le revenu familial, la spirale de l’inflation et même les inquiétudes sur l’approvisionnement alimentaire », a ajouté Morrow Chevrolet, également fondateur de MCBG Conseil, une agence de relations publiques spécialisée dans la communication politique.
Les experts soulignent que les sondages d’opinion pré-électoraux sont un instantané des intentions de vote au moment où ils ont lieu, et que les résultats des élections du mois prochain restent incertains.