Madame la Présidente,
Je voudrais remercier le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique pour son exposé.
Lors de notre dernière rencontre en janvier pour discuter de la situation à la centrale électrique de Zaporizhya, nous avons constaté que la situation était risquée et préoccupante. La maintenance, l'alimentation électrique et l'approvisionnement en eau de l'usine étaient exposés à des risques inacceptables.
Ces préoccupations demeurent aujourd’hui et les événements de la semaine dernière ont exacerbé nos inquiétudes.
Les 7 et 9 avril, la centrale a été visée par des attaques pour la première fois depuis novembre 2022. L'une d'elles a touché et endommagé la coupole du réacteur n°6.
Nous avons pris note de la déclaration du directeur général de l'Agence, qui a déclaré que cette grève n'affectait pas la sécurité de l'usine.
Cependant, nous ne nous sentons pas à l'aise. Il s’agit d’un incident grave qui nous rappelle que la situation actuelle est intenable et que l’occupation illégale russe continue de ce site comporte de graves risques. Il faut que ces attaques cessent.
Ces grèves constituent une violation flagrante des sept piliers de l'Agence et des cinq principes concrets que le Directeur général a énoncés devant ce Conseil en mai 2023 et dont l'objectif est de maintenir l'intégrité et la sécurité du site. Ces principes réaffirment qu'aucune attaque, quelle qu'elle soit, ne peut être lancée contre ou depuis une plante.
Dans ce contexte, nous voudrions souligner la responsabilité de la Russie dans cette situation. La Russie a lancé une attaque contre l'Ukraine en violation de la Charte des Nations Unies. Elle a pris illégalement le contrôle de l’usine en février 2022. Depuis lors, elle l’utilise comme base militaire et mène des opérations minières dans la zone adjacente à l’usine. Des forces et du matériel militaire y ont été déployés, a rapporté l'agence.
La Russie doit mettre fin à la militarisation de la centrale, qui nous expose au risque d'un accident nucléaire majeur dans la plus grande centrale nucléaire d'Europe, avec de graves conséquences humanitaires et environnementales.
Nous appelons une fois de plus la Russie à respecter les décisions du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique, à mettre fin à son occupation de la centrale et à en rendre le contrôle total aux autorités ukrainiennes.
Face à cette dégradation importante de la situation, extrêmement préoccupante, la France réitère son appel à préserver au maximum la sûreté des réacteurs, notamment en les maintenant fermés autant que les conditions le permettent.
Nous réitérons notre soutien à l’Agence dont le rôle est crucial. Les équipes de l’Agence effectuent un travail essentiel pour contrôler la mise en œuvre pratique des cinq principes concrets, dans le plein respect de la souveraineté ukrainienne. Nous sommes profondément préoccupés par le fait que leur sécurité a été directement compromise par les attentats des 7 et 9 avril. Ils doivent pouvoir remplir leur mission sans entrave, communiquer librement avec les employés ukrainiens de la gare et avoir accès à toutes les régions de l'Ukraine. la plante.
La France poursuivra sa participation, aux côtés de l'Agence, au soutien à la sûreté et à la sécurité nucléaires des installations nucléaires en Ukraine.
Merci.